Port des Barques

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vendredi 17 novembre 2017

Jeanne Stefan Ce pays là



         Ce pays là

         Je veux rester dans ce pays là
         vivre la douceur lumineuse des heures
         je veux rester dans ce pays là
         et ne plus compter mes pas
         ni dans les chemins rocailleux
         où les fougères poussent
         ni sur le bord du ciel
         où le soleil en lune
         décroche une petite brume
        (...)
         je veux rester dans ce pays là n'en doutez pas !
        
           (extrait)
           in Ce pays là, écrit et illustré par Jeanne Stefan, Guimiliau, 2015

           La quatrième de couverture de ce mince livret nous dit que Jeanne Stefan est née dans
           le Poitou en 1948, qu'elle se tourne vers la sculpture après des études de psychologie, puis
           travaille les formes comme une couturière, trace des patrons et se mesure avec la matière
           comme le bois ou la pierre.
           Depuis quelques années, elle réalise des collages avec des matériaux divers, tels ceux qui
           illustrent ce livret.









           La Sirène

           À Guimiliau, il y a une sirène
           ne la cherchez pas sur le calvaire
           elle habite dans le bas du village
           elle a le goût pour l'eau salée
           l'eau de la source de Saint Millau n'est
           pas assez vive pour elle
           dès le matin au réveil, elle inspecte les vents
           les feuilles bougent au fond du jardin ?
           Santec sera venteux
           le coq n'est pas sur St Thégonnec ?
           signe de pluie
           mais ...hier elle m'a dit
           j'ai pris deux bains au Dossen
           J'avais de l'eau jusque là
           et vagues sur vagues
           c'était le paradis
           Dieu ! soixante dix ans de paradis !

   Ces noms de lieux à consonance bretonne évoquent la beauté sauvage du nord Finistère : ses riches calvaires Saint Thégonnec et Guimillau ainsi qu'à l'horizon, les créneaux dentelés des Monts d'Arrée avec leur pesant de solitude que les vents ne cessent d'ébranler.

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